Une bonne et heureuse année 2011 qui soit pleine de soleil et de chaleur pour vous tous!

"Le pardon, la tolérance et la sagesse sont le langage des hommes forts", proverbe Sénoufo.

samedi 8 janvier 2011

Les jeunes: la kermesse de Komadougou

          Le 28 décembre a été une journée animée pour le village de Komadougou. Les jeunes d'ADSD ont pu renouveler, pour la 2ème édition, la kermesse de fin d'année.

          Dans l'après-midi, enfants, jeunes et adultes ont pu venir tenter leur chance, en échange d'une petite pièce de 25 F CFA, sur les différents jeux proposés. Un lancer de cerceaux, une sorte de colin mailla où l'on devait découper des ficelles, des jeux qui pouvaient permettre selon la dextérité de chacun de gagner des lots composés de tee-shirts de foot, chaussettes de foot, k-way et autres vêtements donnés généreusement par l'association ADSD France.

          L'effervescence a été telle que les animations ne se sont pas éternisées car tout le monde voulait gagner son lot. Pour les gourmands du cochon braisé était vendu sur le marché, préparé et cuit par des jeunes d'ADSD.

         Après la tombée de la nuit, la salle de réunion et de formation s'est transformée en maquis où l'on pouvait danser et boire. L'entrée était de 200 F CFA. Dans cette salle, la musique, alimentée par un groupe électrogène, résonnait intensément aux quatre coins de la pièce. Les enfants et les jeunes, vêtus de leurs plus beaux habits se trémoussaient sur la piste ce qui créaient un énorme nuage de poussière (la preuve en est avec les photos).
        
           Chaque était investi à sa tâche, un ou deux pour faire le DJ, un pour surveiller l'entrée comme videur, un autre pour encaisser l'argent, un ou deux au bar pour les boissons et deux autres qui s'occupaient des restes du cochon braisé qui n'avaient pas été vendu.

         Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, le groupe électrogène n'a pas tenu toute la nuit, il s'est gaté (ce qui signifie cassé ici). Peu importe, la motivation n'a pas perdu de son élan, les portables se sont allumés avec les lampes troches, certains ont chanté car ce jour-là, la fête dure jusqu'au petit matin!

         En tout cas, cette journée a été une belle image d'investissement et d'autonomie de la part de ces jeunes d'ADSD et qui nous adressons des félicitations!Et que cette kermesse puisse se renouveler plusieurs fois dans l'année!

LE BURKINA FASO: la fête de l'indépendance

Ce samedi 11 décembre 2010 était célébré le cinquantenaire de l'indépendance du Burkina Faso.

Historiquement nommé la "Haute Volta", ce pays proclame sa République le 11 décembre 1958 donnant lieu à la fête nationale que l'on pourrait comparer à celle du 14 juillet en France. L'indépendance, quant à elle, sera définitivement proclamée le 5 août 1960 justifiant ainsi ce cinquantenaire.

Chaque année l'évènement est célébré dans une ville différente. Cette année, c'est à Bobo Dioulasso, la 2ème ville la plus importante située au Sud-Ouest du pays, où le rendez-vous a eu lieu.

Défilés militaires, défilés de sponsors (comme ceux des grands opérateurs téléphoniques du pays par exemple), feux d'artifice ainsi que la fête des masques dans le vieux quartier ont marqué cette célébration de l'indépendance. Sans oublier que des aménagements ont été préalablement réalisés dans la ville de Bobo Dioulasso: rénovation de la gare et de la voirie, création d'un rond point monumental.

C'est autour de ce genre d'évènement que l'identité nationale se forge! Cette année, les burkinabé ont répondu présent à Bobo Dioulasso. La stabilité d'un pays se construit dans le temps et il ne faut pas oublier qu'il y a seulement 50 ans, ce pays n'existait pas! Laissons donc le futur lui offrir de belles perspectives de développement!

Rédigé par Simon, un ami de passage.

vendredi 7 janvier 2011

LE MAGASIN : la préparation et l'ouverture

LE MAGASIN DU GROUPEMENT DE FEMMES : de la préparation à l'ouverture.

Un comité s'est spécialement crée pour le magasin. Avec celui-ci nous avons travaillé sur les conditions, les mesures à avoir pour ouvrir, gérer un magasin. Après une formation sur la gestion financière; les femmes attendaient qu'une seule chose : l'ouverture! 


                                                                        Le comité


Doucement mais surement la préparation...


                                                                       ...L'achat des stocks...
4 femmes se sont rendus sur Fada et avaient la responsabilité de gérer le solde de départ en achetant les stocks préalablement établis. Le comité avait choisi ensemble les marchandises prioritaires. Une recherche de prix fut faite afin d'élaborer un budget prévisionnel.
Sur demande des femmes, nous devions les accompagner sans se faire voir pour éviter une hausse des prix, tache non évidente; un cache-cache s'est alors mis en place dans le marché de Fada.
Une journée entière fut nécessaire pour rassembler l'ensemble du stock et des factures. Par la dégradation des routes et du taxi voiture, l'acheminement au village du se faire en 2 tours.
Sur un solde de départ de 397 000 F cfa, une erreur de 1885 F cfa s'est glissée.
UN GRAND BRAVO A CES FEMMES NOUVELLEMENT GESTIONNAIRES.





                                                                         ...L'aménagement...

Le lendemain des achats, un bon nombre de femmes s'était rendu au local réservé pour le rendre magasin. Le travail du menuisier du village, propre et rapide a pu permettre une installation judicieuse des stocks.
C'est avec bonne humeur et une grande motivation que les femmes sont activées et appliquées à faire naître de beaux étales.



                                                                    ...L'inauguration et l'ouverture...

L'ouverture de ce magasin ne pouvait se faire sans la rendre officielle!
Une inauguration est alors organisée le jeudi 9 décembre.
Sans le dolo (la bière de mil), il n'y a pas de fête. A nous les préparatifs.

Un passage est alors obligatoire chez la présidente du comité, fabriquante de dolo, et une dégustation aussi.





Nous nous sommes tous retrouvés le soir vers 15h pour l'inauguration.
Un discours du chef, félicitant l'initiative et l'engagement des femmes, solennel et frissonnant marqua le début de la fête. A cela nous avons encouragé les femmes à poursuivre ainsi.

Le moment de l'ouverture est alors venu, accueilli par une masse de personnes applaudissant et claquant la langue. Le magasin fut victime d'un grand succès dès son arrivée.




L'excitation un peu retombée, nous partageons le dolo et le bissap. Nous ne pourrons oublier les danses et les chants de remerciements des femmes; ensemble nous avons passé de superbes moments.
La nuit tombe et le retour aux concessions se fait doucement.

Les jeunes: la sortie au barrage de Tindiaré

          C'est en ce dernier dimanche de novembre, quand le froid a pointé le bout de son nez (une petite baisse de 5 à 10°C) et que les feuilles des arbres ont commencé à tomber par milliers (pour la plupart, certains sont encore tout vert) qu'une sortie a été organisé avec les jeunes.

          Le rendez-vous était donné le matin à 9 heures, pas trop tard, pour pouvoir partir avec les vélos quand il fait encore frais. Il faut savoir que la ponctualité n'est pas une notion existante au Burkina Faso et encore moins au village de Komadougou quand on n'est pas équipés de montres, de téléphones portables ou tout autre objet qui pourrait donner l'heure. Mais la patience est une des vertus de ce pays qu'il faut réussir à développer si on veut arriver à vivre ici et dont on s'accoutume très bien d'ailleurs.

         A 10h30, après l'heure et demie gourmantché (autre chose que le quart d'heure angevin), chacun a pris son vélo et nous sommes partis avec les jeunes qui étaient présents car cette sortie n'étant pas du tout obligatoire, c'était sur le bon vouloir des jeunes. Sous un soleil ardent et dans un air poussiéreux, nous nous sommes baladés à travers la savane broussailleuse du Gourma. Nous avons, tout d'abord, vu les restes d'un oued (nom du cours d'eau) qui se remplit d'eau à la saison des pluies. Ensuite nous avons visité un jardin maraîcher qui se situe près d'une réserve d'eau, avant de nous rendre, à côté, du barrage de Tindiaré.

        L'heure du déjeuner a sonné et nous nous sommes redirigés vers la concession d'ADSD où un repas convivial nous attendait. Un taboulet africain fait avec de la semoule, des tomates, des concombres, des oignons et du jus de citron, les ingrédients que l'on peut trouver ici et préparé avec certains gars du dispositif jeunes, la veille au soir.

        Ce repas, qui était inconnu pour eux, a été dévoré avec plaisir par les jeunes. Il faut préciser qu'au Burkina Faso, les gens mangent rapidement, ce n'est pas un temps d'échange et de discussion. Ici on mange avant tout pour reprendre des forces et après on discute.

        Nous qui pensions en avoir préparé un peu trop, quelle surprise quand on a vu que tous les plats avaient été fini! Oui, nos jeunes sont des adultes qui ont besoin de prendre des forces, c'est normal.

        Nous avons fini le repas sur du melon jaune "typiquement africain" et l'échange et la discussion se sont établies, les ventres bien pleins, tout au long de la soirée (l'après-midi mais ici on parle de soirée quand on a passé midi).

       Une journée qui se fût agréable, sympathique et convivial. Les liens se sont encore plus développés et resserrés entre eux et nous.

       A quand la prochaine sortie! 

dimanche 12 décembre 2010

Les élections présidentielles

Le 21 novembre 2010 a été un jour important au Burkina Faso, un jour où on se doit de faire un acte citoyen quand on est dans un pays démocratique avec un régime présidentiel (au suffrage universel). Un jour où l'on demande l'avis des burkinabé sur le choix de leur futur président. Un jour où c'est leur choix qui déterminera leur futur, leur avenir face à la personne qui dirigera leur pays.

Mais revenons à la réalité burkinabé, aujourd'hui ce pays compte plus de 15 millions d'habitants (une estimation de 2010 selon l'INSD). Le nombre d'électeurs potentiels en 2010 s'élève à 8 millions mais il n'ya que 3 239 777 électeurs qui ont été enregistré. Et nous n'avons pas fini avec les chiffres car le nombre de votants n'a été que de 1 778 693, environ 10% de la population totale du Burkina Faso, et le taux de participation pour les présidentielles est de 54,90%.

Pourquoi et quelles sont les raisons de ces chiffres alarmants?

Ici pour aller voter, il faut s'y préparer en amont. Tout d'abord, il faut se munir d'une carte nationale d'identité qui coûte 1 000 F CFA (environ 1 euro 50), tout en sachant qu'au Burkina Faso, une majorité d'habitants n'ont même pas 650 F CFA (1 euro) par jour pour manger, donc s'acheter cette carte n'est pas une priorité pour eux et on peut le comprendre. On peut ajouter que pour la création de cette carte, il faut des papiers administratifs comme l'acte de naissance qui n'est pas un document que tout le monde a ou peut avoir en sa possession. Ces points créent déjà une grande barrière face aux élections pour beaucoup de burkinabé. Enfin, ceux qui ont la chance d'avoir leur carte nationale d'identité, peuvent aller chercher leur carte d'électeur dans des endroits spécifiques, généralement mairie ou hôtel de ville, en s'inscrivant au préalable sur les listes. En tout cas, c'est moins simple que chez nous.

Ces différents constats peuvent déjà être une bonne explication mais on peut aussi observer que dans l'éducation scolaire, en feuilletant les manuels, la citoyenneté n'est pas un thème abordé, ce n'est pas une notion qu'on apprend aux enfants. Il n'y a pas réellement d'engagements politiques, de conscience politique, ces termes sont flous, voire inexistants pour beaucoup de burkinabé, et encore plus dans les villages. Ce qui n'est pas étonnant si on ne les éduque pas ou si on ne les forme pas à ses notions.

La campagne présidentielle s'est quand même déroulée au mois de novembre dans des conditions particulières pour notre oeil français. La prestance de Blaise Campaoré en a fait oublier les six autres candidats qui sont passés presque inaperçus. De grands panneaux placardés dans toutes les villes, de grandes manifestations lors des déplacements du président, avec des vêtements (tee-shirt, pull, pagne, casquette,...) à son effigie, ainsi que des dons de 1 000 F CFA, tel était l'image de la campagne de Blaise racontée par les habitants. Tous les burkinabés ont adhéré pour avoir des sous et des habits gratuitement.

Le résultat est tombé le 25 novembre 2010 et n'a pas été surprenant, Blaise Campaoré a été élu au premier tour avec plus de 80 % des voix. Un président au pouvoir depuis 23 ans et qui vient d'être réengagé pour 5 ans, on se pose juste la question sur la notion de démocratie dans toutes ces conditions.

Mais pour les burkinabé, on entend beaucoup dire qu'au moins leur pays est calme, sans guerre, ce qui n'est pas faux, comparé à leurs voisins de la Côte d'Ivoire où c'est une autre histoire!

samedi 4 décembre 2010

Le jardin maraicher: la pompe solaire

A la fin du mois d'octobre, un changement est survenu au jardin maraîcher. Antoine, un volontaire est arrivé pour installer une pompe solaire sur le jardin, qui était tant attendu par les acteurs et par le village car la nouvelle avait été répandu sur sa venue.


Le travail n'a pas été simple car il fallait travailler avec surtout 3 acteurs pour qui le français n'est pas la langue qu'on utilise facilement ici, surtout quand le vocabulaire est compliqué, avec l'installation de branchements électriques et tous ces termes utilisés qui peuvent déjà être difficile à connaître quand on est français. Et puis, il faut ajouter aussi que les commandes que l'on fait au Burkina, pour différents matériaux, peuvent mettre du temps à arriver à destination. Mais Antoine s'en est très bien sorti pour creuser des tranchées, monter une structure métallique, hisser un polytank, faire les branchements électriques...! Que d'énumération qui nous font perdre le fil de l'histoire, excusez-nous.




Non, il ne faut pas avoir peur! Nous allons essayer de vous expliquer le fonctionnement de cette pompe le plus clairement possible. Nous avons des panneaux solaires qui captent les rayons du soleil pour produire de l'énergie qui permettent de faire fonctionner la pompe qui se trouve à 15 mètres dans un puit. Celle-ci aspire de l'eau pour l'envoyer dans un polytank (une cuve en plastique d'une capacité de 5 000 litres) qui se trouve à 5 mètres de hauteur (pour produire un effet de pression. Oui, l'eau sort du polytank et descend jusqu'au sol dans de gros tuyaux en fer, ce qui lui donne de la rapidité, ensuite au bout, nous avons des robinets pour que les acteurs puissent se servir. Vous avez vu ce n'est pas si compliqué! Bon, nous avons été sympa, on vous a épargné tout le côté technique pour éviter de vous embrouiller et puis on a ajouté le plan pour mieux comprendre.



Le petit détail de l'histoire que nous vous avons pas raconté est important à rappeler. Antoine a failli ne pas rentrer en France à la date prévue car la pompe ne fonctionnait pas. Un soucis de branchement, un câblage pas assez puissant, un dysfonctionnement dans la pompe,... ? Pendant une semaine, c'était la panique, Antoine ne savait plus trop quoi faire, les gens de Komadougou ont tous prié dans les églises ou la mosquée, une pompe monopolisée sur le village, des acteurs qui devaient aller chercher l'eau sur d'autres pompes pour arroser leurs plantes. Une tension au plus haut point pour Antoine qui est retombé rapidement quand il a décidé de remplacer un câble par un autre plus puissant.

La délivrance est parvenue, l'eau est arrivée et est sortie du robinet et tous les gens de Komadougou se sont déplacés (enfin pas tous mais beaucoup) pour voir l'évènement. Le sourire et la joie remerciaient le travail accompli par Antoine.



Tout est bien qui finit bien! Aujourd'hui les acteurs se fatiguent moins pour puiser l'eau, les légumes et les fruits poussent tranquillement, regardez le résultat.






Il ne reste plus qu'à installer le goutte à goutte mais il faut d'abord nettoyer le jardin, des pierres et des mauvaises herbes, mais il faut être patient et attendre la suite dans une prochaine aventure. 

Le jardin maraicher : La reprise et la préparation du terrain

            Tout commence, suite à la saison des pluies, où les acteurs avaient, en quelque sorte, délaissés le terrain du jardin, parce que les cultures leur prenaient du temps. L'association ADSD leur a rappelé bien-sur que ce projet était pour eux et qu'ils devaient s'y investir et puis l'année précédente était un essai car les acteurs se retrouvaient à 3 par bande. Le mois d'octobre commence autrement et chaque acteur possède 4 bandes, mais excusez-moi, tout ceci ne doit pas être clair pour vous, alors commençons sérieusement cet article.


           Le mois d'octobre, où le soleil est toujours au beau fixe et la chaleur toujours aussi étouffante, la reprise du jardin a pu se faire tranquillement. Chaque acteur a creusé ses bandes, une tache qui n'est pas aussi aisée que l'on puisse le penser! En effet, sous le soleil torride du Burkina, muni d'une pioche et d'une pelle, l'homme ou la femme creuse des bandes de 12 mètres de longueur, d'un peu plus d'un mètre de largeur et de 40 cm de profondeur. La difficulté supplémentaire, c'est que l'on tombe rapidement sur des blocs de pierre assez importants, qui sont lourds et que l'on doit enlever à la main, mais je laisse parler les photos.

         
           Ensuite, on dispose différentes couches dans ces bandes comme un sandwich. On commence par de la terre fraichement retournée, on dispose par dessus des grandes herbes qui ont été séché au préalable, on rajoute de la terre, ensuite on y met du fémur, fait à base de différentes plantes séchées et d'excréments de boeufs, mélangé à la terre. Voilà le terrain est prêt il n'y a plus qu'à planter!

        
          Certains acteurs ont commencé à planter des concombres, des melons ainsi que des choux. Les plantations se font au début sous un voile qui permet de protéger du soleil (qui peut bruler les plantes) et de garder un peu l'humidité (pour ne pas que les plantes dessèchent).



Tous les acteurs ne se sont pas encore attelés à la tache, car le mois d'octobre, comme vous avez pu le lire dans un article précédent, est celui des récoltes qui prennent beaucoup de temps. En tout cas, quand les plantes ont bien grandi, nous pouvons retirer les voiles pour la place à la plante de pousser encore plus.

Maintenant il faut attendre les premiers légumes pour pouvoir les déguster!