KOMADOUGOU : L'école
Les gamelles, les bidons d’eau, les sacs, pieds nus sur le chemin…Hop c’est parti, les enfants du village prennent la direction de l’école !
Après 4 mois de congés (vacances de début juin à fin septembre), les enfants, dont l’âge oscille de 6 ans à 16 ans, ont retrouvé leur maître, leurs crayons, leurs craies, le 4 octobre, après un appel effectué le 1er.
Sur la volonté des parents, les enfants sont ou non scolarisés. Par manque de moyens, par besoins de bras (aux champs…) ou encore, par inintérêt porté à l’éducation, de nombreux enfants échappent à l’alphabétisation.
Selon l'UNESCO, le taux d'analphabétisme en 1990 était de 81.5%, 15 ans après, avec une mobilisation du gouvernement, le taux d'alphabétisation s'élève à 26.6 %, taux encore très faible.
Depuis la loi d'orientation du 9 mai 1996, l'école apparait obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans. A aucun moment la gratuité n'est exprimée entièrement. Seulement, la population scolarisée atteint 38 % au primaire et 8 % au secondaire. Une mobilisation plus forte doit s'engager afin de pouvoir scolariser l'ensemble des enfants. 46 % de la population a entre 0 et 16 ans.
L’inscription scolaire s’élève à 2000 Fcfa. Pour la première année de cours préparatoire, l’inscription est gratuite pour les filles ! Un cout de 1000 FCFA doit être prévu pour les fournitures.
L’école de Komadougou:
Du nouveau cette année pour les enfants ; ils passent d’une classe sous paillottes sans lumière du jour à une classe en dur avec des espaces laissant passer le jour !
Plusieurs financements ont permis la création de ce bâtiment de 3 classes où sont logés les CM2, CM1,CE2 ainsi que le bureau du directeur.
L’école, dirigée par Monsieur Oueba T Dominique, compte 7 classes tenues par 2 hommes et 5 femmes. Les différentes classes accueillent un minimum de 45 élèves. Ces classes sont équipées très simplement avec des bureaux en bois, des tableaux de craie au mur, et démunis de tout autre matériel pédagogique.
La classe de CM2
Le matériel pédagogique : le tableau; le maître y écrit tout ce qu'il veut transmettre aux enfants !
Le soir (l'après-midi), les cours reprennent à 15 heures pour 2 heures. Les cours se font en langue officielle, le français, ce qui rend difficile la compréhension des élèves, ne parlant pas cette langue hors de l'école!
Le jour de repos est le jeudi, sauf pour les CM2, qui restent à l'école pour travailler. Quelques semaines avant leur examen, le CEP (certificat d'études primaires!), les élèves dorment à l'école, pour encore réviser! Si le CEP n'est pas eu, entrer en 6 ème se révèlera alors comme le parcours du combattant. L'élève pourra être admis mais en payant beaucoup plus cher et après admission aux concours de français et de calculs!
Lors de notre visite, nous avons pu assister à une demie-matinée de cours. De retour sur les bancs de l'école, nous avons pu observer des élèves de CM2; sérieux, silencieux, vautrés sur les tables, endormis, participants, égarés, curieux...
Le professeur, appelé maître , n'use pas de papiers, mais de la craie, tout est écris sur les nombreux tableaux qui ornent la classe, seuls outils pédagogiques avec les quelques manuels.
Sans se lancer dans une analyse de l'enseignement à l'école de Komadougou, il reste très magistral sans individualisation.
Au cours de notre matinée, il ne fut pas rare de voir s'absenter le maître, errer près de la cuisine, ou ailleurs encore, laissant sa classe seule travaillant ou non!
Les classes de CE2 et CM1
Sur les 7 enseignants, 3 étaient absents ce jour là. Le directeur ne fut pas inquiété de laisser seuls et sans travail les enfants. Dans ces classes vides de maîtres, certains enfants retravaillent les activités de la veille, une certaine tranquillité règnait dans ces classes de CE2 et CM1, contrairement au CP1 que l'on entendait de l'autre bout de la cour. Jonchés sur les tables, assis sur les fenêtres...ils ne savaient que faire! Et cela toute la journée!
Les CP 1 après un retour au calme.
Malgré les efforts encore trop minimes du gouvernement; l'offre éducative reste insuffisante:
- Insuffisance de matériels didactiques
- Volume horaire hebdomadaire élevé-
- Insuffisance de personnels
- Résultats, performances faibles (beaucoup de redoublements, peu ont le BEPC ou le BAC)
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