Une bonne et heureuse année 2011 qui soit pleine de soleil et de chaleur pour vous tous!

"Le pardon, la tolérance et la sagesse sont le langage des hommes forts", proverbe Sénoufo.

dimanche 12 décembre 2010

Les élections présidentielles

Le 21 novembre 2010 a été un jour important au Burkina Faso, un jour où on se doit de faire un acte citoyen quand on est dans un pays démocratique avec un régime présidentiel (au suffrage universel). Un jour où l'on demande l'avis des burkinabé sur le choix de leur futur président. Un jour où c'est leur choix qui déterminera leur futur, leur avenir face à la personne qui dirigera leur pays.

Mais revenons à la réalité burkinabé, aujourd'hui ce pays compte plus de 15 millions d'habitants (une estimation de 2010 selon l'INSD). Le nombre d'électeurs potentiels en 2010 s'élève à 8 millions mais il n'ya que 3 239 777 électeurs qui ont été enregistré. Et nous n'avons pas fini avec les chiffres car le nombre de votants n'a été que de 1 778 693, environ 10% de la population totale du Burkina Faso, et le taux de participation pour les présidentielles est de 54,90%.

Pourquoi et quelles sont les raisons de ces chiffres alarmants?

Ici pour aller voter, il faut s'y préparer en amont. Tout d'abord, il faut se munir d'une carte nationale d'identité qui coûte 1 000 F CFA (environ 1 euro 50), tout en sachant qu'au Burkina Faso, une majorité d'habitants n'ont même pas 650 F CFA (1 euro) par jour pour manger, donc s'acheter cette carte n'est pas une priorité pour eux et on peut le comprendre. On peut ajouter que pour la création de cette carte, il faut des papiers administratifs comme l'acte de naissance qui n'est pas un document que tout le monde a ou peut avoir en sa possession. Ces points créent déjà une grande barrière face aux élections pour beaucoup de burkinabé. Enfin, ceux qui ont la chance d'avoir leur carte nationale d'identité, peuvent aller chercher leur carte d'électeur dans des endroits spécifiques, généralement mairie ou hôtel de ville, en s'inscrivant au préalable sur les listes. En tout cas, c'est moins simple que chez nous.

Ces différents constats peuvent déjà être une bonne explication mais on peut aussi observer que dans l'éducation scolaire, en feuilletant les manuels, la citoyenneté n'est pas un thème abordé, ce n'est pas une notion qu'on apprend aux enfants. Il n'y a pas réellement d'engagements politiques, de conscience politique, ces termes sont flous, voire inexistants pour beaucoup de burkinabé, et encore plus dans les villages. Ce qui n'est pas étonnant si on ne les éduque pas ou si on ne les forme pas à ses notions.

La campagne présidentielle s'est quand même déroulée au mois de novembre dans des conditions particulières pour notre oeil français. La prestance de Blaise Campaoré en a fait oublier les six autres candidats qui sont passés presque inaperçus. De grands panneaux placardés dans toutes les villes, de grandes manifestations lors des déplacements du président, avec des vêtements (tee-shirt, pull, pagne, casquette,...) à son effigie, ainsi que des dons de 1 000 F CFA, tel était l'image de la campagne de Blaise racontée par les habitants. Tous les burkinabés ont adhéré pour avoir des sous et des habits gratuitement.

Le résultat est tombé le 25 novembre 2010 et n'a pas été surprenant, Blaise Campaoré a été élu au premier tour avec plus de 80 % des voix. Un président au pouvoir depuis 23 ans et qui vient d'être réengagé pour 5 ans, on se pose juste la question sur la notion de démocratie dans toutes ces conditions.

Mais pour les burkinabé, on entend beaucoup dire qu'au moins leur pays est calme, sans guerre, ce qui n'est pas faux, comparé à leurs voisins de la Côte d'Ivoire où c'est une autre histoire!

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